Le capitaine, un aspirant à la sagesse ? Retour sur le livre « la sagesse » de F. Lenoir

Depuis le début du blog, j’envisageais d’écrire sur des livres de développement personnel qui m’avaient marquée parce que j’aime lire et j’adore partager cela ! Mais si je pense aux livres qui m’ont marqué, il me faut y revenir dessus pour écrire un article, voire le relire entièrement pour vous donner, non pas, mon impression de l’époque, mais quelque chose qui soit plus spontané, car j’aime écrire de cette manière.. ; Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas écrit encore un seul article sur un livre. Cela veut peut-être bien dire que je n’ai pas lu un livre depuis un an, qui me donne l’envie véritable décrire dessus !

Pendant mon adolescence, j’ai été initiée et séduite par la philosophie à travers les contes philosophiques de J. Gaardner (le monde de Sophie, pour le plus connu). C’est pour cela qu’il y a presque une dizaine d’années, ma soeur m’a offert le “petit traité de vie intérieure” de F. Lenoir. Plus tard, je lirai “l’âme du monde” et même si j’avais vraiment apprécié ces lectures, je n’ai pas suivi ses ouvrages plus que cela. Par moment, c’est simplement des circonstances qui ne se croisent pas… Pendant ce voyage, je me suis décidée à commander sur ma liseuse deux de ces livres : un sur la sagesse et un sur le bonheur.

Même si celui sur le bonheur parle d’un sujet qui me tient à coeur, mêlant philosophie, sagesse orientale, spiritualité et psychologie positive, c’est celui sur la sagesse qui m’a le plus surpris. Celui qui m’a donné le moteur pour écrire ce premier article au sujet d’un livre.

Tout d’abord, je trouve l’écriture de Frédéric Lenoir très agréable à lire. Cet ouvrage est rédigé sous forme de questions, simples, parfois un peu caricaturales (de mon point de vue), mais avec des réponses à la fois accessibles, tout en étant extrêmement bien documentées. J’apprécie le fait qu’il s’inspire des différents courants de pensée, de spiritualité ou de psychologie et ainsi faire des liens entre des domaines parfois, compartimentés. J’apprécie à la fois la précision des idées, et l’humanité et même l’humilité avec laquelle il nous partage son propre cheminement vers la sagesse.

Si cet ouvrage m’a surpris, c’est que je n’aurais jamais mis ce mot “sagesse” sur ce à quoi j’aspire. J’aurais parlé de bonheur, d’épanouissement, voire de plénitude. Mais lorsque Frédéric Lenoir nous dépeint la sagesse, cela vient toucher le coeur de mon cap. Bien sûr, cela m’a paru un peu “pédant” de dire “j’aspire à la sagesse”, mais on dit qu’il faut viser la lune pour tomber dans les étoiles 😉 ?

Quelques images renvoyant au cap, et au capitaine, sont venues me faire sourire, et me dire que décidément, il fallait que je parle de ce livre dans mon blog !

Tout d’abord, il parle des objectifs. S’il avait vécu à une autre époque, Montaigne pourrait dire que je lui ai volé son idée ! Il disait “il n’y a point de vent favorable pour qui ne sait en quel port se rendre”. Et Frédéric Lenoir précise la nécessité de l’objectif et de l’action pour atteindre cette sagesse, cet accomplissement : “ce qui signifie que si on veut avancer dans la vie, il faut viser un port, un but, et se donner les moyens de l’atteindre plutôt que d’errer, sans objectif”.

La puissance d’agir / le pouvoir d’agir

J’ai pu également découvrir que Spinoza parlait déjà de la puissance d’agir , il constatait déjà que “chaque fois que nous augmentons notre puissance d’agir, que nous nous accomplissons selon notre nature singulière, nous sommes dans la joie. A l’inverse, chaque fois que notre puissance d’agir diminue ou que nous n’agissons pas selon notre être profond nous sommes dans la tristesse”. Je trouve intéressant de relier cette puissance d’agir et nos émotions, nos émotions deviennent ainsi le baromètre qui nous indique si nous utilisons à bon escient ou pas, toute notre puissance, tout notre potentiel. Tout en précisant que ce pouvoir-là doit être exercé en accord avec notre “être profond”. Ceci rejoint une autre idée, qui m’est très chère (voir l’article Cohérence, congruence et conviction sur le chemin de l’authenticité), la congruence.

La congruence

Pour Frédéric Lenoir, aspirer à la sagesse nécessite “d’essayer d’incarner ses idées et ses convictions dans des actes. Cela ne signifie pas qu’il y aura toujours une parfaite cohérence entre les deux mais qu’il nous faut constamment y tendre.” La congruence est pour moi une valeur extrêmement importante, comme il le souligne, ce n’est pas toujours facile, évident, c’est un chemin, une direction. Je pense que cela peut même demander une certaine discipline, mais c’est pour moi quelque chose qui donne beaucoup de sens à ma vie, et quelque chose qui me permet de me sentir fière de moi.

Je pense que j’ai toujours cherché à “avancer” dans la vie, mais je pense que je ne mets pas la même signification que tout le monde derrière ce terme. Pour moi, il n’est pas tellement question de promotion ou de meilleur job mais plutôt d’apprendre à se connaître, de progresser sur soi-même, de devenir congruent … Et j’ai alors souri lorsque j’ai lu cette phrase de Frédéric Lenoir : “la sagesse incite l’individu à se connaître et à connaître le monde, à développer son savoir et sa raison, à devenir libre et à s’accomplir selon sa nature propre.

Un but, un idéal

Alors bien sûr, cette sagesse est comme un phare très lointain, nous ne savons pas si nous l’atteindrons un jour, mais sa lumière peut nous guider dans les eaux profondes et parfois tumultueuses de nos vies. Cette lumière nous guide pour être de plus en plus heureux, de plus en plus “capables d’être heureux”, car le bonheur est bien une capacité que nous pouvons développer pour vivre ce qui nous arrive de manière différente.
La sagesse constitue un idéal et un objectif à atteindre, mais qu’elle ne sera peut-être jamais totalement réalisée. Ce qui compte, c’est de tendre vers elle, c’est-à-dire de travailler sur soi pour être de plus en plus capable d’être heureux.”

Il y aurait tellement d’autres passages à partager sur ce livre, mais je ne veux pas vous priver du plaisir de cette découverte, et je serais heureuse d’échanger avec vous si vous l’avez lu ! N’hésitez pas à laisser des commentaires !

Je ne pourrais trouver de meilleurs mots que ceux de Frédéric Lenoir pour finir cet article, qui définissent si bien, ce que j’essaie de transmettre, par mes apprentissages, mes réflexions, mes expériences et mes émotions, sur ce blog :

Je définirais la sagesse comme un art de vivre. Un art de respirer, de manger, de penser, de sentir, de ressentir, de regarder, d’écouter, de savourer, de toucher, d’aimer”.

J’aime cette manière de penser la sagesse, loin de l’ermite que je pouvais imaginer, mais bien d’un bon vivant, qui saurait aimer, et savourer, contempler la beauté partout où elle est, qui aime la Vie, profondément et simplement.