défi : rester dans l’instant présent ?

J’ai décidé de placer ce mois de janvier sous le focus de l’instant présent et de la pleine conscience.

Une partie de ce défi se fera donc en voyage, où le rythme est plus cool, mais dans un environnement constamment changeant. Pendant l’autre partie, je serai chez moi, avec mes repères ,mais avec un planning plus contraint (reprise du travail). Les deux me semblent intéressants pour apprendre à mieux vivre cela dans ma vie.

Une semaine après le démarrage de ce défi, la vie m’a envoyé un petit challenge. Une situation inconfortable, voire stressante, et qui me “poussait” à sortir de l’instant présent, du voyage, pour aller dans l’anticipation.

Sauf que là, j’avais décidé de ne pas le vivre comme ça. Est-ce pour autant si simple ? Non !

J’ai enregistré l’information, j’ai accueilli l’émotion que cela générait en moi : un peu d’inquiétude, une part de tristesse et de stress.

Mais il faut aussi faire un choix, la vie est rythmée par les imprévus, c’est le mouvement même de la vie. Chaque tension, chaque crispation, bloque le mouvement, le mouvement du corps, de l’énergie, de la vie tout simplement. Et j’ai décidé que je souhaitais plus de fluidité dans ma vie.

A ce moment-là, j’ai donc gardé en tête que je souhaitais rester dans le moment présent.

Est-ce que j’ai réussi à 100 % ? Non, mais j’ai gardé le cap.

Quand mon esprit dérivait à nouveau en mode cogitation, je le ramenais à l’instant présent. Comme le dit Christophe André, peu importe de le ramener, 10, 100, 1000 fois, c’est cela la pleine conscience.

D’autre part, je me connais maintenant mieux. Je sais que j’ai besoin d’un temps pour digérer l’information, accueillir l’émotion puis passer à l’action.

Est-ce que quelque chose à changer par rapport à d’habitude ? Oui.

Je n’ai pas imaginé les pires scénarios, je ne me suis pas gâchée la soirée à cause de cette information. J’ai accueilli, analysé ce que je pouvais faire, et ce sur quoi je devais lâcher prise.

Depuis plusieurs mois, cette phrase de Marc-Aurèle est la devise de mon compagnon : “Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre ”. La vie nous a donc offert un défi pour la vivre. Cela a été une belle occasion de partage philosophique à ce sujet, et aussi de célébrer nos avancées… C’est un peu comme dans un jeu vidéo, ou dans un exerciseur en ligne, au fur et à mesure que tu avances dans le jeu, les défis sont un peu plus difficiles…C’est bien comme cela qu’on apprend !

C’est inconfortable, on aurait préféré ne pas vivre cet inconfort, mais c’est là, alors acceptons-le.

Une autre petite phrase qui m’accompagne, relié au conte ci-dessous : tout est pour le mieux !

Je me raccroche à cela, même quand je doute, car je l’ai expérimenté plusieurs fois. Tout cela nous invitant encore une fois au lâcher prise. Lâcher prise ne veut pas dire “ne rien faire”. Mais bien faire la distinction entre là, où nous pouvons agir et là, où ne nous pouvons pas. Ecouter son coeur et faire confiance à la vie.

Je vous laisse sur ce beau conte tamoul, à garder dans un coin de votre tête – ou de votre coeur :

Vikkram, le roi de darmapouri, avait un excellent ministre nommé Anirouttar. Celui-ci avait pour manie de dire à tout moment et en toute circonstance: « tout est pour le mieux », ce qui agaçait le roi.

Un jour que Vikkram et son ministre étaient allés à la chasse, le roi se blessa au doigt en coupant une branche qui barrait le chemin. Voyant cela, Anirouttar ne put s’empêcher de dire: ‘tout est pour le mieux, ô mon roi ». Fou de colère, le roi l’emmena prés d’un puits en ruine et à sec.

-« Je m’en vais te jeter dans ce puits, hurla-t-il, qu’en penses-tu?
– Tout est pour le mieux » répondit le ministre, imperturbable.
Le roi le jeta alors dans le puits et repartit chasser.

Soudain, alors qu’il poursuivait une bête, il se retrouva cerné par un groupe de sauvages, adorateurs de la déesse Kâli à laquelle ils avaient coutume d’offrir en sacrifice des humains exempts de toute impureté. Le beau Vikkram fut donc saisi, garrotté et traîné jusqu’au temple de Kâli pour y être sacrifié. Le prêtre du temple lui fit prendre un bain, car toute offrande faite à la déesse, fut-elle un homme, devait être pure. Pendant le bain, le prêtre aperçut la blessure au doigt de Vikkram. Il déclara alors que Vikkram, ayant une blessure, était souillé et ne pouvait être sacrifié.

Ravi d’être encore vivant, le roi se souvint des paroles de son ministre et, ayant été remis en liberté par les adorateurs de Kâli, rebroussa chemin pour aider l’infortuné à sortir du puits où il l’avait jeté. Lorsque Anirouttar fut tiré d’affaire, il lui conta son aventure. Il approuva son « tout est pour le mieux », car, sans son doigt blessé, il serait déjà au paradis.

Il eu tout fois un doute.

« Anirouttar, dit-il alors à son ministre, ton « tout est pour le mieux » s’est révélé juste pour moi. Mais comment le justifies-tu pour toi? »

Anirouttar s’empressa de lui répondre : « seigneur, si vous ne m’aviez pas poussé dans le puits, j’aurais été capturé par ces sauvages et sacrifié à la déesse Kâli. Voilà pourquoi, pour moi aussi, tout est pour le mieux ».