Entre autonomie et indépendance, trouver la voie du milieu entre soi et les autres ?

Mon indépendance a pour moi été toujours très importante. Pouvoir se débrouiller seule, ne pas être dépendante de quelqu’un. Etre indépendante financièrement est un gage de liberté. Choisir la vie et la personne avec qui je veux vivre, est certainement un des piliers les plus importants de ma vie.

L’an dernier, j’apprenais la différence entre autonomie et indépendance. Si je devais le retraduire avec mes mots, l’autonomie est la capacité de définir ce dont on a besoin, d’avoir des compétences pour y subvenir seule ou de demander l’aide, la compétence de l’autre pour y répondre. L’indépendance est ne vouloir dépendre de personne.

Je racontais à une amie, comment j’avais vu une formidable entraide dans le métro parisien pour aider une maman avec deux enfants et une poussette à descendre les escaliers.
D’un certain point de vue, cette personne était dépendante de l’aide des gens, et dans un quotidien cela peut être pesant. Et à la fois, cette scène a été pour moi un rayon de soleil dans le métro parisien. Un moment de partage, d’aide, d’humanité tout simplement. N’est-ce pas cela dont nous avons besoin ?

Les reportages sur les orphelinats dans l’europe de l’est, dans les années 80, l’ont montré, le besoin de relations humaines, d’attention, d’amour est un besoin vital.

Effectivement, par moment, le fait de répondre par soi-même à ses propres besoins est aussi un besoin vital. Néanmoins, je crois que nous exerçons cette indépendance de manière souvent inappropriée, moi la première ! Est-ce un besoin de développer ses capacités ou est-ce simplement une fierté mal placée ?

Finalement quand je demande de l’aide, j’accepte de ne pas savoir ou de ne pas pouvoir faire seule, mais j’ai surtout l’opportunité d’apprendre ou de partager le moment avec quelqu’un. Pourtant par moment, je souhaite juste arriver à faire seule.
Et je le vois aussi beaucoup autour de moi. Pourquoi ? Être fièr(e) de soi, apprendre et développer ses compétences, avoir plus de cordes à son arc. Et en même temps, comme je l’ai souvent vécu en voyage, quand on est dans le besoin il se passe des rencontres formidables. Alors pourquoi n’acceptons-nous (n’acceptais-je) pas assez d’avoir besoin d’aide ?

Il ne s’agit pas d’une quelconque faiblesse, il s’agit de notre humanité. Par définition, tout humain a des besoins. Sa seule responsabilité est de mettre en oeuvre ce qui est nécessaire pour y répondre. L’autonomie est là.

Venons-en au sujet de l’autonomie financière. Où placez-vous votre autonomie financière ?
Pour ma part, j’ai besoin de pouvoir manger, me soigner, avoir un toit sur ma tête. Même si je sais que je peux compter sur le soutien de ma famille, je souhaite toujours mener ma vie pour m’assurer cette sécurité là. Ensuite, vient le confort pouvoir se déplacer, communiquer facilement, se divertir, etc..Puis, le luxe ,qui pour moi, est ce qui est agréable mais absolument non nécessaire. Chaque personne mettra des niveaux très différents dans ses niveaux de besoins, de confort ou de luxe. Pour moi, avoir besoin de peu me donne une vraie liberté.

En ce qui concerne l’affectif, l’autonomie est la seule réponse. Nous ne pouvons pas être indépendants affectivement. Nous pouvons nous aimer nous-même, suffisamment pour ne pas être dépendant affectivement mais nous avons besoin des autres. En ayant passé ces quelques mois séparée de mon compagnon, j’ai senti ce besoin de partage, d’affection, de présence et de soutien. Le fait d’avancer vers une autonomie plus qu’une indépendance a été de reconnaître ces manques-là, de les partager avec mes amis. J’ai eu la chance d’avoir des amies très présentes, qui m’ont permis d’accueillir à la fois mes besoins et leur soutien.

L’”autonomie affective” serait alors d’acquérir une stabilité, des piliers pour construire sa vie et surmonter les tempêtes sans s’écrouler. Cette stabilité me semble une des meilleures protection contre des relations toxiques. Dans mes formations, j’aborde régulièrement le triangle dramatique : Bourreau, victime, sauveur. Nous pouvons être dans une relation avec des positionnements relativement stables sur chacun de rôles ou rentrer dans un rôle à un moment de communication et inverser les rôles à un autre moment. Plus je suis autonome, plus je suis dans ma position d’adulte moins je me soumets aux possibilités de “manipulation” consciente ou inconsciente.
Plus je me détache de mes attentes également, plus je serais à même de vivre une relation ou une communication saine et équilibrée. Je pense qu’un nouvel article suivra sur les attentes d’ailleurs.

Nous pourrions parler de tout plein d’autres sujets autour de l’autonomie ou de l’indépendance, car nous pouvons devenir dépendant de nourriture, d’alcool, de notre téléphone…Finalement, ce qui au début vient répondre à un besoin mais qui nous rend dépendant. Quel importance donnons-nous à notre autonomie ? Si nous développions notre autonomie, ne serait-ce pas aller dans le sens d’une responsabilité individuelle globale qui permettrait de mieux vivre individuellement et collectivement ?