Le côté obscur

Je concentre toujours mon attention sur ce que je souhaite, j’essaie généralement d’aller vers le  positif mais je ne souhaite pas non plus taire les difficultés, les obstacles, les émotions négatives.

Cette nuit-là, nous reprenions la mer pour une navigation de nuit. J’avais été optimiste sur cette navigation, mais quelques heures après le départ, le bateau gitait déjà trop pour mon estomac.

A ce moment-là, je ne voulais juste plus être là, je détestais mon compagnon, et je me disais parfois je pourrais juste y rester dans ma zone de confort ! Mais le corps est bien fait, si on apprend à le comprendre…Il sait se réguler. Et on peut apprendre à dormir courbée, avec la main qui tient un rebord pour ne pas valdinguer à la moindre vague un peu forte.

Je dors beaucoup, je suis une vraie marmotte, et ce qui a l’avantage que je peux dormir à peu près n’importe où ,quand je suis fatiguée. Et cette nuit -là, c’était un vrai gros avantage !

J’ai fini par arriver à somnoler dans notre cabine, réveillée régulièrement par une vague qui tapait, ou quelque chose qui se renversait.

Et puis tout à coup, le calme, le jour s’est levé, et nous sommes arrivés. A l’abri dans la passe, le bateau s’est enfin calmé, le silence est revenu.

Je sors et je découvre le spectacle… Encore plus beau que tout ce qu’on a vu auparavant. Cette nuit est passée, je ne suis plus malade, j’aime à nouveau mon compagnon, et j’adore sortir de ma zone de confort.

Notre cerveau est comme ça. Ce n’est pas parce que quelque chose est désagréable, que nous n’allons pas le faire. Même si nous n’avons pas envie de vivre ce moment désagréable.

Et vivre ces choses-là désagréables, nous permettent d’apprécier encore plus le reste : un bon petit déjeuner, une sieste et toute une journée parfaite au paradis…

Est-ce que j’aurais autant apprécié cette journée si je n’avais pas été malade ? Je crois que je ne le saurai jamais…

J’ai beaucoup écris sur ce que m’avait apporté le fait de sortir de ma zone de confort, mais peu de ce moment obscur où je suis en train de le faire, en équilibre, en inconfort, en stress. Je trouvais important de le faire aussi. J’ai d’ailleurs dû le faire très rapidement après, car ce n’est pas une volonté de nier ces difficultés et désagréments, c’est juste que naturellement je les oublie très vite. Surtout si le résultat dépasse largement le désagrément.

La semaine avant le tedX, j’ai connu un stress que je n’avais plus ressenti dans mon corps depuis des années, et je déteste ça. Mais c’est aussi en me lançant des défis, que j’ai repoussé mes limites, et que je ne stresse plus au quotidien pour de petites choses.

L’important est de savoir se réguler. J’ai besoin de temps entre les navigations, j’ai besoin de temps pour récupérer de l’énergie lorsque je suis sortie de ma zone de confort et que cela m’a coûté, je me fais un petit plaisir. Après le TedX, je m’étais dit que je m’octroyais une bonne pause de défis. Mais une fois qu’on a pris le goût, cela revient trop vite vous titiller !

Cet inconfort peut se trouver à tous les niveaux, pour moi cela peut être d’être malade, pour d’autres de ne pas avoir une douche chaude tous les jours, ou pour d’autres encore, ce sera risquer leur vie. Finalement, l’aventure est toujours à notre portée, puisqu’elle dépend uniquement de notre référentiel. Pour certains, ce sera de partir loin, mais dans un voyage organisé, pour d’autres ce sera se débrouiller seul ou encore réaliser un exploit sportif. Je reste convaincue que pour être heureux, l’important est de ne pas faire les choses en comparaison à d’autres, mais ce qui nous permet de se sentir vivant, heureux, fier de ce que l’on réalise.